La Pharmacienne de Belle-île Disparue le 31 décembre 1978

 

L'affaire a été relaté dans l'émission 
de Jacques Pradel
 sur RTL le 15-11-2012
  
Cliquez sur ce lien pour l’entendre :
lheure-du-crime-du-15-nov-2012-affaire-la-disparue-de-belle-ile-en-mer-->

 
Danielle Judic, pharmacienne à " Le Palais " en Belle-Île-en-Mer, a disparu ainsi que sa voiture neuve, sur cette île, la nuit du 31 décembre 1978.

bulletCette disparition mystérieuse, non élucidée, nous amène à ouvrir ce site dans l'espoir de recueillir des informations de toutes les personnes qui auraient des éléments à nous communiquer par rapport à cet événement, ce qui nous permettrait de faire un deuil impossible à ce jour.
bullet

Si c'était votre fille, votre soeur, votre maman, vous aimeriez sûrement  être aidé et savoir!

ce site évoluera en fonction des informations récueillies

danielle judic belle ile en mer le palais.png (2573624 octets)

ps: Peut-être êtes-vous en possession de photos:
- qui ont été prises la nuit du réveillon du 31 décembre 1978,
- à l embarquement sur le bateau,ou à l'arrivée sur Belle-ile en mer des derniers bateaux partants de Quiberon
- idem pour les bateaux quittant l'île les premiers jours de l'année 1979 (même si c'est anodin, personnes, véhicules, silhouettes...)

 si c'est le cas, pouvez-vous nous les faire parvenir via le site

merci

bullet

Vous pouvez aussi nous écrire: belleilepharmacienne@free.fr

bulletVous pouvez aussi nous écrire par lettre (même anonyme) à :
Marie Judic, bureau de poste, poste restante 44700 Orvault

Ou laisser un message ou des informations via se formumaire(de façon anonyme ou non)  
Madame Mlle Monsieur

Votre nom :
Votre prénom :
votre adresse :
Votre e-mail :
Votre téléphone :





Important, pour avoir un maximum de témoignages:

vous pouvez rester anonyme et votre message ne sera  lu que par la famille
<--(vous n'êtes donc pas obligé de remplir ces 5 cases)

laissez le message ou les informations ici


 

Article paru le 3 janvier 2011

Bretagne

Belle-Ile-en-Mer (56). L'énigme de la pharmacienne

Il y a 33 ans, Danielle Judic disparaissait à Belle-Ile-en-Mer (56) ainsi que sa voiture. Envolée, comme effacée. Les années ont passé, Belle-Ile n'a jamais oublié la jolie pharmacienne et ce soir de réveillon 1978.

Aux confins des terres, sur ce rocher de 85km² perdu en mer, il y a un endroit où les éléments se toisent et se défient. Un lieu où, par gros temps, l'homme n'est pas le bienvenu. Les îliens l'appellent «Port Coton»: les embruns y couvrent la route d'un linceul bouillonnant. C'est peut-être non loin de là, dans les flots furieux, que s'est engloutie l'Austin de Danielle Judic, le soir du réveillon 1978...

Comme si c'était hier...

C'était il y a 33 ans. Hier, pour les Bellilois qui habitaient déjà l'île. Depuis trente ans, toutes les hypothèses ont été évoquées. Les recherches en mer et sur l'île n'ont jamais permis de retrouver une seule trace de Danielle ou de sa voiture. À Belle-Ile, on parle. On évoque encore l'affaire. La découverte d'un squelette, en février dernier, sur la plage de Kérel, fait ressurgir le fantôme de la jolie pharmacienne. «On était sûr que c'était elle», dit-on dans un commerce du Palais. Ce n'était pas Danielle mais des ossements vieux d'une centaine d'années. Malgré cela, les souvenirs sont de retour. Ceux des derniers témoins: «Nous nous rendions avec mon mari à un réveillon et on a vu Danielle sortir de la fête et monter dans sa voiture. Elle semblait énervée. On n'a pas entendu ce qu'elle disait mais elle criait en sortant. Elle a pris la direction de Bangor puis a tourné vers Port-Coton. Elle roulait très vite et on a perdu de vue ses feux arrière sur la route». L'Austin prend la direction des falaises de Goulphar, à l'ouest de l'île. La route serpente dangereusement au-dessus des parois rocheuses qui ne pardonnent pas la moindre erreur. Facile de conclure à l'accident. Pourtant, aucune trace de dérapage n'est trouvée sur la route. Pas plus de morceaux de tôle restés accrochés sur les rochers pour témoigner du drame. Unetempête va paralyser l'île pendant les trois premiers jours de l'année et sans doute «nettoyer» certains indices. La disparition ne sera pas connue avant le2janvier. Les recherches vont s'étaler sur des mois. Yann Quéré se souvient avoir plongé à plusieurs reprises, en juin, «à la demande du chef de brigade de l'époque». Résultat: «Avec mon collègue on a beaucoup plongé mais on n'a jamais trouvé la moindre trace de l'Austin. Et les autres plongeurs non plus». Il reste prudent: «En trois mois, une voiture peut être broyée par la mer». Mais s'étonne: «Cependant, il reste des indices et on peut encore les identifier. On a du mal à croire que rien de cette Austin n'ait été retrouvé. Sauf si...». Sauf? «Sauf si la voiture a été découpée à terre...».

Les stups reprennent l'affaire

Début 79, l'enquête judiciaire piétine, faute de pistes. Les stups reprennent l'affaire à la demande du procureur. «On a pensé à un trafic de produits pharmaceutiques, du «Palsium» (*) dont plusieurs personnes auraient fait usage... Il y avait quelque chose qui ne collait pas. C'était une affaire atypique», avoue YvesBriand, enquêteur aujourd'hui à la retraite. «Audépart, on a pensé à un suicide. D'après les renseignements qu'on a pu avoir, elle n'a jamais pris le bateau. On n'avait pas de piste solide...». RogerLeTaillanter, le célèbre flic breton qui dirigeait, à l'époque, le service régional de police judiciaire admettait, des années après, que cette disparition faisait partie d'une des plus mystérieuses de sa carrière. D'autres témoignages sèment aujourd'hui le doute. Notamment celui d'Elisabeth Tanter, qui a pris le relais de Danielle à la pharmacieet dans l'appartement situé au dessus: «Je suis arrivée le 28janvier sur l'île. Dansl'appartement, il y avait trois policiers. J'ai été en contact avec eux pendant deux semaines. Je n'étais pas rassurée de dormir là. Je me souviens que sur le lit, il y avait toujours la robe qu'elle portait pour le réveillon». Danielle serait donc revenue dans son appartement du Palais après son départ explosif. Elle, ou quelqu'un d'autre. Une présence dans l'appartement est confirmée par l'une des invitées de la soirée, qui devait quitter la fête pour se rendre chez elle et vérifier que ses enfants dormaient bien. Vers 23h30, elle suit le chemin du centre-bourg de Le Palais, dans la direction opposée prise par l'automobile de Danielle Judic une heure plus tôt. En passant devant la pharmacie, elle est surprise de voir l'Austin garée dans la rue de la Citadelle... Et de la lumière dans l'appartement. Elle repasse dans la rue, dix minutes après. La voiture a disparu. L'appartement est plongé dans le noir...

Menaces

Et puis, il y a ces menaces. Celles reçues par Danielle, avant le réveillon, et celles proférées par un homme lors de la soirée. Ivre, il s'en serait pris à la jeune femme et l'aurait menacée avec un couteau. Selon des témoins, il lui aurait affirmé qu'elle ne «passerait pas la soirée». En novembre1979, ce même homme se serait confié à une connaissance de bar, dans une brasserie parisienne. Il évoquait alors le «crime parfait» avant d'assurer: «Là où elle est, on ne la retrouvera jamais». Fanfaronnades mythomaniaques morbidesou amorce afin de soulager sa conscience? Décédé quelques années plus tard, l'homme a emporté la réponse avec lui.

*Le Palsium était un produit substitut à l'héroïne dont l'usage dérivé était fréquent dans les années 70.

"Notre soeur ne se serait jamais suicidée" [témoignage]

Depuis la disparition de Danielle Judic, cette nuit de 1978, sa famille veut connaître la vérité, persuadée que les thèses de l'accident ou du suicide ne tiennent pas. «Quand ma mère lui disait de faire attention en voiture, elle répondait: ?Ne vous inquiétez pas, j'aime trop la vie ?», se souvient sa soeur. Soudée depuis des années, la famille n'a rien oublié. «Des gendarmes se sont présentés le mercredi 4janvier, au domicile de nos parents». Le mardi 10janvier, la famille se rend à Belle-Ile. «La première chose que le brigadier a dite, en nous recevant sur l'île, c'est que Danielle était dépressive et qu'elle s'était probablement suicidée», affirme son frère. Choqués, les membres de la famille refusent d'y croire. «Elle en aurait été incapable, ne serait-ce que parce qu'elle n'aurait jamais abandonné ses animaux ou ne serait jamais partie sans laisser une lettre», semblent convaincus ses proches. «C'est l'employée de Danielle qui a trouvé la porte fermée le mardi 3janvier.Elle est revenue le soir et, toujours sans nouvelles, elle est montée dans son appartement. La chienne et les chats étaient là». C'est elle qui alertera la gendarmerie. «Le samedi, elle a essayé de nous contacter à plusieurs reprises mais sans succès. Nos parents n'avaient pas le téléphone. Elle a finalement pu contacter une amie sur le continent et lui a avoué qu'elle avait reçu des menaces, sans vouloir en parler», dit encore son frère. «Selon son employée, Danielle semblait particulièrement nerveuse ce jour-là». «À la mi-décembre, nous avions reçu un courrier pour nous annoncer qu'elle ne serait finalement pas des nôtres au réveillon». Danielle y évoque une défaillance mécanique sur son véhicule, signalée lors de la révision des 5.000km par le garagiste. Lavoiture était parfaitement entretenue. «Je n'ai jamais trouvé de problème sur cette voiture, qui pouvait très bien rouler», affirme le garagiste, aujourd'hui à la retraite. Les frères et soeurs de Danielle ont récemment ouvert un blog pour recueillir les informations. Ilssont toujours à la recherche de la vérité, convaincus qu'elle est proche. «Le visage, le sourire, la joie, les projets de Danielle sont toujours imprimés en nous. Nous sommes persuadés qu'il y a des gens qui savent quelque chose ou qui ont vu quelque chose. Permettez à notre maman qui vient d'avoir 90ans de savoir et d'atténuer la souffrance qui pèse sur notre famille, afin que nous puissions retrouver la paix».

Pour toute information

belleilepharmacienne@free.fr.
Blog : belleilepharmacienne.free.fr

Ce que l'on sait

La jeune pharmacienne de 25 ans a disparu lors de la soirée du 31décembre 1978. Elle devait passer le réveillon dans sa famille, sur le continent. Elle a pris son billet à la Compagnie maritime. Au dernier moment, elle annule et répond favorablement à une invitation chez un particulier, pour fêter le Nouvel An en compagnie d'une vingtaine de personnes. Deux de ses anciens amants s'y trouvent, ainsi qu'un prétendant éconduit. Vers 21h, un incident se produit avec un autre invité. Des témoins quittant Palais pour Bangor aperçoivent, à 22h, Danielle sur le pas de la porte discutant nerveusement avec son hôte. Ils la voient monter dans sa voiture, furibarde. Elle démarre en trombe et prend la direction de Port-Coton, sur une étroite route flirtant avec le vide. Après? Danielle et l'Austin Mini noire disparaissent, dévorées par la nuit de Belle-Ile...

 
bullet«Cette disparition fait partie d'une des plus mystérieuses de ma carrière.»Roger LeTaillanter, chef du service régional de police judiciaire en 1978 »

 

Article de Soisick Boulch 
paru le 9 Novembre 2012 (
PAGE MORBIHAN)

Pharmacienne disparue. La famille à Belle-Ile

La parution, l'an dernier, de l'enquête menée par Le Télégramme sur la disparition,
 à Belle-Ile-en-Mer,de la pharmacienne Danielle Judic,
 il y a 34 ans, avait ravivé chez la famille la volonté d'en savoir plus.
 Elle est venue à Belle-Ile dans ce but.


Photo Soisick Boulch

Hier, la soeur aînée de Danielle Judic, Nicole, et ses deux frères, Olivier et Bernard, étaient à Belle-Ile avec une journaliste de RTL pour tenter de comprendre ce qui s'est passé ici, il y a 34 ans.
  «Même après autant de temps, on ne veut pas abandonner!». Une sorte de pèlerinage sur les pas de leur soeur, volatilisée.
  Danielle devait passer le réveillon du 31décembre 1978 dans sa famille, sur le continent. Ses billets pris à la Compagnie maritime, la jeune femme, âgée de 26ans, annule son départ. 
La pharmacienne, de garde, accepte en effet une invitation pour réveillonner chez un particulier. Elle y retrouve une vingtaine de personnes.
  Au cours de la soirée, vers 21h, un incident se produit avec un autre invité. Vers 22h, des témoins, quittant Palais pour Bangor, aperçoivent Danielle sur le pas de la porte, discutant nerveusement avec quelqu'un. Ils la voient monter dans sa voiture, furieuse, et démarrer en trombe, prenant la direction de Bangor, puis tourner aux Quatre-Chemins.
Vers 23h30, un témoin aperçoit de la lumière dans l'appartement de Danielle et la voiture, garée non loin. 
À 23h50, la lumière est éteinte et plus de voiture. Ensuite? Danielle et l'Austin mini noire se sont volatilisées. L'alerte est donnée le 3 janvier 1979. 
La découverte d'un squelette, en février2010, sur la plage de Kérel, fait ressurgir le fantôme de la jolie pharmacienne (Le Télégramme du 13février 2010). «On espérait que c'était elle», indiquaient, hier, ses proches. Ce n'était pas Danielle, mais le squelette d'un homme, vieux d'une centaine d'années. «Du coup, les souvenirs douloureux sont revenus. Le blog, après l'article du Télégramme, n'a pas recueilli de témoignages notables». 

Comprendre 
Pourtant la famille avait, dès le 6 janvier 1979, tenté d'en savoir plus. «Notre père a d'abord suivi l'affaire. Depuis son décès, on a repris le flambeau. Mais nous avons eu peu d'informations des enquêteurs». De guerre lasse, la famille Judic a pris, depuis un an et demi, un avocat pour obtenir le dossier de l'enquête aujourd'hui archivé. «Selon nos informations, ce dossier est classé sensible et on attend toujours pour comprendre». Àdéfaut de découvrir la vérité.

© Copyright Le Télégramme        Article de Soisick Boulch